Il est toujours intéressant de voir, lors d'une exposition, quelle peinture originale suscite le plus d'émoi. J'ai été surprise de voir que c'était celle-ci, représentant un épervier et un pic. J'ai peint cette peinture au printemps, après une observation inhabituelle dans mon jardin. Je photographiais des oiseaux depuis une cachette lorsque j'ai entendu le cri d'alarme des oiseaux du jardin. J'ai tout de suite su qu'il s'agissait d'une attaque d'épervier ! J'ai regardé dehors et, à ma grande horreur, j'ai vu qu'il avait cloué au sol mon pic adoré. Je sais qu'il ne faut pas intervenir, mais avant même de m'en rendre compte, j'avais bondi de mon siège pour chasser cet épervier. Le pic était relativement indemne, à part quelques plumes arrachées de son flanc, et s'est envolé vers un poteau voisin pour se rétablir. À la grande horreur du pic (et de moi-même), l'épervier est revenu voir ce qui était arrivé à son repas. Le voyant parti, il s'est envolé vers le haut du poteau où le pic se reposait. Mais il n'avait pas repéré sa victime, car la vision de l'épervier est principalement axée sur le mouvement. Le pic aplatit son corps contre le poteau, le bec tourné vers le haut pour cacher son profil. Peu de temps après, l'épervier inconscient s'ennuyait et s'envolait. Et le pic a continué à vivre un autre jour.